Groupe de résilience – Otium, Automne I 2019

15 May 2019

Bienvenue!

Ici vous retrouverez les résumés de chacune des séances hebdomadaires. N’hésitez pas à les relire juste avant la séance suivante afin de permettre au mieux la continuité du processus. Bonne lecture et bien à vous tous-tes!

 

« La résilience c’est l’art de naviguer dans les torrents, la capacité à réussir, à vivre et à se développer »

Boris Cyrulnik, Médecin, Psychanalyste, Psychiatre, Scientifique.

 

22.11

 

Personnes présentes : Frédéric, Martin, Stéphane, Albane, Sara, Alix, Claude, Jean-George, Nathalie, Corinne

Personnes excusées : Sabine

 

Emotions

Martin ouvre la séance en partageant à quel point il sent que c’est important d’être présent au groupe et de partager. Nathalie suit disant qu’elle est là ce matin car elle souhaite ne pas avoir de regrets : les regrets « ne servent à rien. » Elle ressent souvent de la culpabilité quand en lien avec les regrets et Claude s’y retrouve là aussi. Claude vient d’avoir une autre engueulade avec son papa pour une histoire de gâteaux. Elle continue en expliquant qu’elle a réussi à prendre de la distance et proposer que lui aussi pourrait/devrait ressentir de la culpabilité par rapport à son comportement face à sa fille (Claude). Nathalie rebondit en disant que ça c’est un cadeau de la maladie : prendre de la perspective et utiliser son énergie pour les choses qui en valent la peine. Albane et Claude hochent fortement de la tête.

 

Prendre soin de soi

Claude se fait néanmoins du souci/de la bile pour son père. Alix lui demande « qui s’occupe de toi ? » Sara exprime à quel point ce sujet résonne pour elle. Elle trouve dommage de devoir arriver à des états difficiles avant de commencer à prendre soin d’elle-même. Martin dit que la semaine passée il ne se sentait pas bien juste avant la séance, et il a préféré aller courir pour mieux se sentir et se changer les idées. Il a bien pris soin de lui ! Il cuisine également pour se faire du bien (Albane également). Nathalie parle d’un processus « alchimique, » que nous travaillons/cuisinons nos émotions et que nous pouvons les transformer en émotions positives. Claude acquiesce et dit à quel point ceci est important pour elle.

Corinne a beaucoup de peine avec son mari ces jours, elle est épuisée. Toutefois, son mari mange quand même quand c’est elle qui prépare les repas ! Elle est dans une transition pour plus prendre soin d’elle en ne se forçant pas d’aller voir son mari tous les jours si elle est trop fatiguée, de sortir au cinéma et au restaurant avec ses filles.

 

Derniers partages

Frédéric partage plusieurs anecdotes concernant ses séjours à belle-idée mélangé avec de l’humour (Stéphane l’a nommé « le roi du contre-pied »). Il arrive à voir le positif dans le négatif (à contrario de sa mère), et cela lui fait du bien. A la fin de la séance, Stéphane s’ouvre par rapport à divers partages entendu avec humour et bienveillance. Il partage aussi sa frustration et sa colère quant à la non-continuité à Otium du groupe de résilience.  Je clos la séance et répétant les raison de Linda et moi-même, expliquant qu’Otium est dans une phase initiale et n’a malheureusement pas, à ce stade, la possibilité d’ouvrir un groupe auto-géré.

 

Aspects pratiques

Témoignage : j’invite à 1-2 participant(s) à écrire quelques lignes pour partager son vécu au sein du groupe.

Buffet canadien : nous aurons l’occasion de manger ensemble un repas après la séance.

 

 

 

08.11

 

Personnes présentes : Stéphane, Sara, Alix, Claude, Jean-George, Nathalie, Corinne, Sabine

Personnes excusées : Frédéric, Albane, Martin

 

Retour difficile

Corinne ouvre la séance en disant que ce matin elle a beaucoup de peine. Son mari était sorti de l’hôpital mais il y est retourné car ça n’allait pas. C’est très difficile et elle n’a pas les idées claires. Sabine parle de la possibilité d’une cohabitation avec ce qu’elle a de la peine à vivre. Elle écoute beaucoup de parole qui lui donne de l’énergie, la focalise dans l’instant présent et l’aide à changer son état en bien comme une « petite alchimiste. »

 

Traitements ciblés, moins lourds

Sabine à refuser les traitements lourds (thérapies radio et chimio). Sara mentionne un article paru dans le magazine Sciences qui propose une approche similaire en favorisant au maximum la guérison du corps par ses propres moyens. Stéphane, pour son cancer du poumon, prend un traitement de chimio plus léger à plus long terme.

Nathalie, elle, exprime sa colère ce matin car elle se sent manipulée par le corps médical. Au départ elle ne voulait pas de chimio, mais elle est maintenant en cours et on lui demande de faire un PET scan. Selon les résultats, cela mènera à faire une opération mais on ne lui a pas dit au départ. En plus, cela tomberai sur la période des fêtes de fin d’année et c’est donc encore plus difficile à envisager.

Alix fait un témoignage de sa propre opération qui devait se faire à cette même période l’année passée. Elle dit qu’une infirmière l’a bien aidée en la tranquillisant et lui expliquant calmement que d’avoir une opération en janvier, après que tout le monde se soit reposé sera pour le mieux.

 

Être accompagnant

Corinne explique que pour elle c’est difficile d’accompagner son mari qui est très introvertit. Elle a de la difficulté, elle aussi ce matin, à mettre en mots sa peine. La prise de décision, comme celle de couper la main de son mari ou de « vivre bien » est difficile, et les enfants s’impliquent parfois. Stéphane partage que « Sara vit le cancer aussi dans la chair. »  Nathalie explique qu’avec son mari ils s’accompagnent l’un et l’autre, au travers des difficultés qui peuvent vivre tous les deux à différents moments.

 

Derniers partages

Jean-Georges est content de bientôt commencer son 20% au travail. Il se réjouit de revoir ses collègues, des patients car il sentira stimulé, aura plus d’énergie pour faire des choses simples chez lui aussi.

Alix partage qu’elle a fait un test « onco-type » aux USA qui démontre si la chimio est adaptée  ou pas comme traitement.

Claude n’a plus que 10 chimio à faire. Elle n’a plus que la moitié de sa tumeur qui reste et sent que son attitude positive à bien aidé à ce résultat. Elle préfère aller de l’avant que de se sentir comme victime. Elle s’organise pour bien vivre les traitements : albums photos, contact avec son papa (ou elle arrive de mieux en mieux à lâcher prise) et « les lundis et mercredis les affaires reprennent. » Pour couronner le toute, ils sont sortis en famille au restaurant, et c’est son fils qui inviter tout le monde

Réf à explorer : Sylvain Duboullet

 

 

 

01.11

 

Personnes présentes : Nathalie, Frédéric, Sabine, Corinne, Martin, Alix

 

Personnes excusées : Albane, Stéphane, Sara, Claude, Jean-Georges

 

 

En-dessus, en-dessous

J’ouvre la séance en demandant à Sabine comment elle a vécu la pratique de Pleine Conscience cette fois-ci : « paradoxalement, bien ! » elle répond. Elle est contente d’être présente avec ses « compagnons de galère/route. » Elle a beaucoup de moments en dessous ces jours-ci, et quelques moments en-dessus. Alix réagi en expliquant que la Pleine Conscience propose des moments pour profiter ; je rebondi là-dessus et faisant un retour sur image avec Sabine pour se recentrer quelques instants sur le bien-être vécu lors de la pratique en début de séance.

Sabine partage également sur son parcours avec le cancer, malgré qu’elle ait beaucoup de difficultés, elle essaye de concevoir comme une pratique : « je m’en sert pour avancer. » Alix lui répond affectueusement « c’est trop tôt ma belle. » Nathalie fait part de son expérience ou elle aussi, elle veut avancer, mais desfois elle n’arrive pas. Plutôt que de s’imposer un mode de fonctionnement qu’elle n’arrive pas à suivre, qu’elle ressent comme « toxique, » elle travail sur l’acceptation d’elle-même, sur la bienveillance.

 

 

Bouc-émissaire

Corinne, qui commence à retrouver du souffle car on parle de la sortie de l’hôpital pour son mari, dit qu’elle est le « bouc-émissaire » de son mari, mais c’est très difficile pour elle de prendre ce rôle. Alix répond disant « qu’on a besoin d’un exutoire » en tant que personne. Malade, et « ça fait du bien de pouvoir se lâcher, mais ce n’est pas normal. » Nathalie se retrouve aussi. Dans ce rôle de persécutrice avec son mari lors de son premier cancer il y a 12 ans : elle avait trop travaillé, fait pour lui, etc. Lorsque son nouveau cancer est survenu cette année, elle a tiré les cartes du Tarot et en particulier une carte qui signifiait « plus ensemble que jamais. » Depuis, sa relation maritale s’est améliorée, elle se sent plus rapprochée, elle a. transformé du « plomb en or. »

 

Les hommes s’expriment

Frédéric et Martin restent très silencieux toute la première partie de la séance, donc je les invites à s’exprimer. Frédéric dit qu’il se sent plein de gratitude en tendant les autres. Il va de mieux en mieux (et il reçoit à nouveau des compliments sur son apparence ;). Il prend soin de lui avec la méditation et le groupe de résilience à Otium, de la physio, de la marche, des bains et du repos – il se sent chanceux.

Martin s’efforce de trouver des gens qui l’aident. Il suit son petit bonhomme de chemin grâce aux références qu’il reçoit : son psychothérapeute lui propose de voir un médium. Au début il n’y croit pas, puis il prend rendez-vous. Il arrive ensuite à communiquer avec sa mère au travers de ses rêves, et sens que cela l’aide à guérir de la maladie. Sa mère lui dit « t’es un con »  et Martin entend « tu dois refaire ta vie comme tu dois. » Ce processus médiumnique est une démarche symbolique qui l’a poussé à écrire des lettres à ses parents et un ancien collègue de travail avec qui il avait des soucis, et maintenant il se sent plus tranquille.

Réactions à la maladie

Nathalie n’a pas peur de la maladie. Alix n’a jamais envisagé la mort, mais elle ressent rétroactivement la violence des traitements pour soi et ses proches. Elle a aussi du mal avec l’erreur médicale de son médecin. Corinne, elle, se sentait « sous l’eau » lors de l’annonce du diagnostic, et continuait de plonger avec les diverses annonces qui ont suivis. Frédéric empathie avec ces partages, et partage également son effroi au tout début de la maladie.

Martin utilise le mot « lutter » contre la maladie et être dans l’action, Nathalie et Frédéric disent plutôt de ne « pas lutter. » Quelle approche réussi le mieux ?

 

Continuité du groupe de résilience?

Nathalie s’en qu’elle s’attache au processus du groupe de résilience et se demande si/comment il pourrait continuer après novembre. Elle souhaite aussi discuter d’un regroupement des techniques et protocoles de chacuns-es comme ressource aux suivants venant à Otium. Quelle suite ?

 

Référence livre : Bruce Lipton « la biologie des croyances »

 

 

 

 

25.10

 

Personnes présentes: Nathalie, Frédéric, Sabine, Corinne, Martin, Alix

Personnes excusées: Albane, Stéphane, Sara, Claude, Jean-Georges

 

La pratique de la Pleine Conscience

Sabine, fraîchement arrivée ce matin au groupe de résilience, ouvre la séance. Elle partage ses incertitudes quant au fonctionnement du groupe, à sa difficulté à se poser lors de la pratique de Pleine Conscience avec laquelle on a commencé la séance : ses pensées tournent, c’est le « tourbillon. » Nathalie répond que pour elle, la pratique de la Pleine Conscience, de prendre un moment de calme, ce n’est que possible en groupe, pas seule. Elle arrive de mieux en mieux à s’observer intérieurement, accepter les ressentis qui la traverse.

 

Sensibilité accrue

Nathalie partage également qu’elle est plus sensible qu’avant son cancer, au niveau du froid, de l’administration, de la pollution et des émotions fortes. Frédéric n’a plus de chauffage ni eau chaude chez lui depuis une semaine et c’est difficile (!). Alix se retrouve dans le partage de Nathalie en expliquant qu’elle n’a plus de tampon – le traumatisme de la maladie l’a rendue plus vulnérable face aux difficultés du quotidien. Le groupe de résilience l’aide à retrouver un peu de répit et reconstruire une couche. Corinne, qui s’exprime pour la première fois dans le groupe ressent fortement que « l’on bascule d’un monde à l’autre. » Elle est proche aidante car c’est son mari qui est malade et elle subit l’annonce de diagnostiques les uns après les autres. Martin également, s’y retrouve dans ce vécu traumatisant, avec ses vertiges et sa « paranoïa » par rapport à aux plus petites sensations ou évènements de la vie quotidienne qui prennent des proportions énormes au niveau mental et émotionnel. Le catastrophisme, quand on imagine le pire, Corinne le vit aussi. Quand elle se lève le matin, elle dit qu’elle reprend « le train du cauchemar, » et Sabine parle de « tsunami. » Je résume. Quelques éléments partagés jusqu’à présent ce matin, et rappelle les trois chemins/ouverture/possibilités de résilience au cœur de ce groupe.

 

Les conséquences du cancer

Nathalie parle également de « dommages collatéraux. » La maladie la bloque dans diverses situations compliquées telle qu’avec son assurance et ses médecins où l’annonce ou l’annulation d’un diagnostic ne serait pas clair. Cela la pousse à vivre un entre-deux incomfortable et dit que le système ne serait pas conçu pour prendre soin des malades. Alix essaye de prendre un peu de perspective en se demandant dans quelle mesure les médecins expliques ce qu’ils s’imaginent être le plus adapté à leurs patients, ni trop (car ce serait impossible à entendre), ni trop peu (car ce serait de la négligence).

Sabine se retrouvent dans beaucoup des témoignages. Elle remarque que le cancer l’a forcée à travailler sur tous les plans : la santé, la nutrition, l’émotionnel, l’administratif. Elle a fait un jeûne de 35 jours avec que de l’eau et des tisanes, et elle a retrouvé du plaisir à cuisiner pour sa fille et repris ensuite le régime Gerson avec des compléments alimentaires et des jus de légumes. Au niveau émotionnel elle se demande la raison du cancer, le stress, le mal présent dans sa vie, les blocages énergétiques. On a dit à Alix qu’après son cancer elle n’aurait qu’à « reprendre la vie là où elle est après la fin des traitements » – mais quel manque de bon sens ?

Corinne a lu « Le placebo c’est vous » et dit à quel point elle a réfléchi sur ces aspects de responsabilité envers la maladie (Nathalie plus tard fait l’éloge des « 9 clés de la guérison »). Depuis, elle fait beaucoup de choses pour s’aider : des bains de sel Epsom, des visites chez un coupeur de feu et magnétiseur, porter un sac de sel sur elle à tout moment. Elle arrive aujourd’hui, après des mois de travail sur elle, à s’exprimer sans pleurer, à s’affirmer quand c’est nécessaire (par ex. refuser que tel ou tel soignant s’occupe de son mari). Martin rebondi avec joie en disant à quel point les approches « alternatives » ont marchés pour lui ! Alix, elle aussi, suit des traitements à base de gui à Bâle dans la clinique anthroposophique. Frédéric fait des douches froides sur la nuque et écoute de la musique qui soigne ses chakras et lui font du bien. Il. A souvent des douleurs quand il se lève le matin, mais il en est content. Elles le ramènent à son corps et pense « je suis encore vivant ! »

 

Tour final

Lors des dernière 5’ du groupe, on fait un tour de cercle pour potentiellement apporter une attention sur un sujet encore vif. Martin exprime que c’est la meilleure séance à laquelle il a participé jusqu’à présent, Alix est contente de la manière dont les nouvelles personnes sont rentrées dans le groupe, Nathalie repart avec de la gratitude, Sabine et Corinne remercie. Le groupe de l’accueil et de l’écoute.

 

 

18.10

 

Personnes présentes : Stéphane, Sara, Nathalie, Frédéric, Jean-Georges, Claude

Personnes excusées : Martin, Alix, Albane

 

Des apprentissages

Pour Nathalie, la maladie n’arrive pas par hasard. Son rôle est de réactiver un rapport à soi, et d’apprendre à être à l’écoute. Plus spécifiquement, la maladie est associée à une auto-soumission, c’est-à-dire de devoir correspondre à ses propres attentes ainsi qu’à celles des autres. Nathalie partage également qu’elle pratique le jeûne pour l’aider avec sa guérison et que pour elle cela a l’air de fonctionner, « ça marche ! » elle s’exprime. C’était difficile au début, mais maintenant ça va mieux. Stéphane explique que. Le jeune repose le système digestif et le nettoye également grâce au processus d’apoptose (mort cellulaire). C’était difficile pour lui également au début (il aurait « bouffé un bras » tellement il avait faim).

 

Des soucis et du soutien

Frédéric partage que son médecin lui aurait peut-être « inventé une maladie. » Il se demande si la maladie qu’il a actuellement c’est un faux diagnostique, si c’est pour de vrai ou s’il est dans le déni. Il a perdu plus de 40kg, ce qui comporte des changements importants, mais pas forcément maladifs. Frédéric à également des douleurs qu’il gère souvent grâce à la sophrologie et l’autohypnose. Il explique finalement que la maladie c’est dur et qu’il aime bien les choses simples.

Jean-Georges a rendez-vous vendredi prochain (25.10) avec son employeur et l’AI pour discuter de la suite. Il appréhende beaucoup ce rendez-vous car il ne se sent pas la force de reprendre le travail. C’est très inhabituel pour lui de se sentir ainsi, lui qui normalement irai au travail et y mettrai 150%. Son oncologue l’encourage à faire un 20% pour lui « changer les idées. » Jean-Georges se fait du souci d’être renvoyé s’il ne reprend pas car il n’a pas encore de complément AI pour l’instant. Il continue également à prendre la chimio 2x/jour et dors beaucoup, ce qui est aussi une nouvelle habitude difficile à accepter. Jean-Georges à peur que ce serait une dépression et culpabilise envers lui-même car il n’en ferai « pas assez. » Plusieurs personnes du groupe encourage Jean-Georges à s’accueillir dans cette phase de la maladie, avec sa fatigue et son manque de motivation. Stéphane, notamment, propose l’image d’une personne en chaise roulante à qui on demanderai de sauter, ce qui ne serait pas normal. Se demander à soi des choses impossibles c’est la même chose. Jean-Georges termine son partage en exprimant sa gratitude pour sa vue sur le lac depuis son appartement et son intention de prendre soin de lui-même : « merde pour les autres, moi d’abord ! » C’est contraire à son éducation mais il souhaite se protéger.

 

Départ de Farah

Très brièvement avant la fin de la séance j’ouvre une possibilité de réaction sur le départ de Farah et nous somme plusieurs à exprimer notre regret.

Sara, Stéphane et Nathalie ne sont pas d’accord avec le résumé de la séance du 4.10. Il ne s’agissait, pour Sara et Stéphane, pas du souci des niveaux mais plutôt que Farah se serait répétée sur les mêmes choses. Stéphane exprime, et moi et Nathalie sommes d’accord avec lui, que les résumés sont des comptes rendus écrits de manière subjective et ne proposant qu’une seule perspective du déroulement du groupe. J’affirme que ce ne sont pas des documents parfaits mais apportant un minimum de contenu pour favoriser la continuité entre les séances ainsi qu’une opportunité pour en discuter/débattre à tout moment durant les séances.

 

 

 

11.10

Présents : Jean-Georges, Claude, Martin, Frédérique, Albane, Farah, Stéphane, Sara, Alix

Excusés : Magali, Nathalie

 

Attitudes envers un nouveau diagnostique

Farah ouvre la séance en expliquant que le test de l’ophtalmologue s’est avéré fortuit : malgré une confirmation de la parte de sa vue d’un œil, des cellules cancéreuses au cerveau ont pu se faire identifier rapidement. Albane réagi rapidement en disant que « c’est tous ce qu’on craint ! » Farah explique qu’elle va du côté positif autrement elle reste dans sa « cave toute seule » et cela ne lui arrange rien. Stéphane remercie Farah du positif qu’elle exprime. Alix poursuit en disant qu’elle ne veut pas revenir en arrière, mais essaye plutôt d’aller de l’avant. En passant Alix exprime également qu’elle est très contente d’être présente au groupe ce matin.

 

S’affirmer et/ou lâcher prise ?

Claude est contente de partage qu’elle a eu sa dernière chimio récemment ! Elle souhaite continuer son chemin en se libérant « des choses polluantes qui empêchent la guérison. » Par exemple, aidante pour son papa, elle explique qu’elle s’est pris la tête avec lui concernant des os de poulet. Elle voulait avoir raison, mais elle a réalisé qu’elle n’avait pas encore intégré qu’il perd un peu la tête. Elle souhaite ici lâcher prise. A d’autres moments, elle souhaiterai que ses enfants aie plus conscience de sa maladie, ou qu’ils discutent ensembles quelques minutes à la fin de la journée. Ceci demande du lâcher prise et/ou de l’affirmation de soi. Quand ils lui demandent de faire des lessives, par contre, elle montre la machine à laver et les confronte (gentiment) à leur responsabilité. Une discussion de groupe présente un entre-deux ou il s’agirai de savoir se remettre en question sans s’oublier.

 

La colère, judicieuse ou pas ?

Je demande à Frédérique comment ça va. Il partage deux incidents difficiles qui lui sont arrivé récemment où il s’est senti moqué. Il en a fait de l’humour dans le groupe et explique son processus intérieur lorsqu’il a partagé : d’abord il lâche, « ça tombe et puis on récolte les pièces pour y mettre du positif. »  En même temps, il n’était pas gêné d’être en colère dans le groupe par rapport à ces incidents.

Une discussion s’en suit concernant la ‘bonne’ réaction dans ces scénarios. Martin explique qu’il a aussi vécu 2 évènements récemment ou il s’est adapté à l’autre pour ne pas susciter la colère. D’autres, comme Sara et Albane, préfèrent exprimer leur colère directement. En même temps, si on se met en colère à chaque fois que quelque chose ne va pas, « on se prendrai la tête tout le temps ! » Il y aurait peut-être un juste milieu.

 

Colère avec sa mère

Albane poursuit plus tard qu’elle est en colère contre sa mère, qu’elle a « coupé les ponts. »  Son silence vaut « 1000 mots » et elle souhaite « briller par son silence. » Elle trouve sa mère sur-centrée sur elle-même et elle a beaucoup critiquer Albane avec ses opinions. Albane ressent beaucoup de blessures et n’est pas prête au dialogue. Farah, elle, essaye depuis plus d’un an de dialoguer avec sa mère pour lui faire comprendre qu’elle est malade. Après diverses tentatives, c’est en parlant très calmement, de manière très confiante et claire, que sa mère a pu s’ajuster et réellement entendre Farah.

Est-ce si important de devoir faire des efforts pour maintenir un contact avec sa mère ? Alix, Sara et Farah pensent que oui, alors que Stéphane n’est pas si sûr. Jean-Georges conclu la séance en disant qu’il y a avait des histoires difficiles avec son père qu’il n’a pas pu résoudre ou discuter avec lui avant son décès, et c’est maintenant lourd à porter.

 

Départs

Après la séance, Farah a lu le compte rendu de la semaine précédente dans laquelle elle s’était aperçue qu’on avait beaucoup parlé d’elle. Elle a été choquée par les interventions de Stéphane et Sara et souhaite ne pas revenir dans le groupe. Elle a eu un échange par courriel avec Stéphane et Sara. Je l’ai contactée par téléphone en proposant une stratégie et lui demandant ses besoins dans cette situation délicate. Elle souhaite néanmoins quitter le groupe, et faire passer le message suivant : « Dans. Mon silence j’ai fermé des portes que. J’ouvrirai difficilement de nouveau, pas par fierté… mais par respect pour moi-même » – de Luna Del Grande. Elle conclut en disant « je crois pas me respecter si je reviens à une séance pour être traitée de cette manière. »

Magali quitte également le groupe pour des raisons de santé.

 

 

 

4.10

 

Personnes présentes : Stéphane, Sara, Claude, Alix, Nathalie, Frédéric, Albane, Jean-Georges

Personnes excusées : Magali, Farah, Martin

Une réaction forte

Stéphane partage avec plus de détails ce qu’il a vécu la semaine passée. Ceci était important car Nathalie et Jean-Georges s’étaient sentis visé et toute la semaine se sont fait du souci et ont réfléchi à savoir si ce groupe était bien pour eux. Jean-Georges l’a « pris pour du rejet. » Nathalie pensait que « la bombe (faisant référence aux bombes ou dattes que l’on met au centre du cercle – voir résumé 1) était venu trop tard. » Albane n’était pas sure non-plus, mais elle avait demandé à Stéphane de clarifier en. Sortant de la séance.

Stéphane réalise qu’il avait parlé de manière un peu générale par rapport aux partages qu’il avait entendu qui l’avait rendu frustré, mais en fait avait beaucoup apprécié les récits de Jean-George, Claude et Nathalie. Là où il a eu plus de difficulté, et Sarah également, c’est avec le partage de Farah a semaine passée, ils ont senti que c’était les mêmes choses que Farah avait exprimé ce qu’elle partage depuis une année. Sarah et Stéphane étaient en colère car ils s’attendaient à ce qu’après un an de groupe de résilience, on soit plus au niveau 2 et 3, pas au niveau 1 (voir le résumé de la semaine passée pour plus de détails sur les niveaux).

Alix, Jean-Georges et Nathalie répondent et disent qu’ils pourraient comprendre que, vu que Stéphane et Sara était dans le groupe depuis 1 an, il pourrait peut-être s’impatienter à la différence de ‘qualité’ de partage avec des nouveaux-arrivants. Alix explique également que les ‘nouveaux’ ne peuvent pas brûler les étapes. Nathalie propose ensuite une interprétation où quand on ressent une émotion forte dans le groupe, ce ne serait pas la faute de la personne qui parle mais plutôt le fait que cela résonne fort en nous par rapport à notre propre histoire. Elle continue disant que ce qu’elle a porté toute la semaine c’est son histoire. Je pousse Stéphane à se questionner sur ce point par rapport à sa réaction forte du récit de Farah – est-ce Farah ou les soucis qui résonne en Stéphane qui font surgir la tension ?

Nathalie est également inconfortable au fait que Stéphane parle de Farah plutôt que de son expérience et son ressenti en lien avec ce que Farah a exprimé. De cette manière, elle dit : « je prends sur moi. » Je complémente en disant que ma perspective sur le fait de parler de personnes absentes (en ce cas, Farah) n’est pas entièrement confortable, mais si je le fais, alors j’essaye de ne dire que des choses que je serai prêt à dire si la personne était réellement présente. Stéphane termine la séance en se demandant la manière la plus appropriée pour en parler à Farah à la séance suivante ?

 

Les « niveaux » de résilience

Lors du résumé précédent j’ai parlé de stratégies de résilience, Nathalie préfère les nominations de ‘chemin’, ‘qualité’, ‘saveurs’ et ‘couleurs’ plutôt que de gradations, niveaux ou stratégies. Plusieurs personnes s’expriment et les avis divergent – pas de consensus sur les termes les plus approprié à utiliser.

 

Réflexions individuelles

Je propose à ceux qui ne se sont pas beaucoup exprimé de partager. Frédérique accepte l’invitation de parler et partage qu’l a arrêté de travailler il y a quelques années alors qu’il était informaticien et maintenant il fait « plein/trop de choses. » Ce n’est pas facile pour lui de s’exprimer dans le groupe.  Il sent qu’il a besoin de silence entre les partages pour qu’une réaction surgisse et s’exprime. Il dit « vivez heureux, vivez cacher, » expliquant que lorsqu’il ne peut/veut pas s’exprimer, il part dans ses pensées, son monde. Il met sa carapace. J’interprète qu’il transforme une difficulté en ressource en faisant ceci, et développe sa capacité de résilience au ‘niveau’ 3.

Claude, elle, s’est senti en partie indécente durant la semaine. Elle sentait qu’elle avait exprimé trop d’enthousiasme et d’optimisme. Elle a reçu plusieurs retour (notamment de Alix et Stéphane) qui exprimaient leurs grandes appréciations de cette positivité. Claude répond qu’elle souhaite néanmoins respecter les expériences des autres comme étant légitime, et qu’elle se sent chanceuse de pouvoir « fonctionner comme ça. » Elle travaille sur le lâcher prise.

 

 

 

 

 

27.9

 

Personnes présentes : Stéphane, Sara, Martin, Claude, Alix, Nathalie, Farah, Frédéric, Albane, Jean-Georges

Personnes excusées : Magali

 

Les résumés

Je reçois des compliments concernant la rédaction du compte-rendu de la semaine passée, lu par Farah en début de séance. Plusieurs points sont soulevés. Les résumés aident à :

  • Voir la manière dont on est perçue lors du groupe (qui peut être différent de notre propre perception de nous-même
  • « mettre des mots aux maux »
  • Faire résonner les thèmes abordés même si on n’était pas présente à la séance
  • Maintenir le sentiment de continuité entre les séances si on a dû en manquer une à cause de rendez-vous médicaux ou maladie
  • Refléter des points de vue différents en étant d’accord ou pas d’accord avec les formulations des éléments décrits

 

La mémoire

La diminution ou perte de mémoire est abordée à plusieurs reprises tout au long du groupe :

  • Nathalie dit qu’elle avait une excellente mémoire mais qu’elle sent une perte, un déclin. Elle arrive néanmoins à en rigoler avec ses étudiantes : « vous allez devoir suivre » elle leur dit « car des fois je ne me souviens pas de mon prénom ! »
  • Martin lui aussi oublie des choses, comme ce qu’il. Souhaite partager dans le groupe lorsqu’une personne parle. Mais il se dit « ce n’est pas grave. »
  • Albane et Farah avaient toutes les deux des mémoires d’éléphants et ce n’est. Pas facile d’accepter cette différence de compétence de mémorisation. Albane dit même qu’elle n’est « plus la même » par moment. Elle se récupère en disant qu’il ne faut pas avoir peur et de continuer et « revenir » à soi et au monde, avec le travail notamment.

Oscar Wilde : « j’ai une mémoire admirable, j’oublie tout ! »

 

Présentations

Jean-Georges se présente au groupe en partageant une brève historique familiale. Sa mère et son frère sont tous les deux décédés de cancer, et son propre cancer les lui rappelles. Il ressent beaucoup de fatigue qu’il a de la peine à accepter (ce point résonne pour Albane). Plusieurs personnes ont tenté de la réconforter et rappelant que son opération était seulement en mai ! Il se demande si peut-être il ne s’impose pas trop de pression. Il est aussi touché par les HUG qui l’ont appelé chez lui, mais se trouve difficilement en position d’accueillir l’aide des autres envers lui. Il travaillait en tant que soignant et d’habitude c’est lui qui aide les autres. Le travail administratif lui a aussi couté durant ces derniers mois car il avait beaucoup de peine à s’orienter et souvent ne savait pas comment répondre aux demandes. Il était comme une « loque. » Farah répond à Jean-Georges en lui expliquant son parcours, ayant aussi dû se repositionner par rapport à aux différences de rôles entre son ancien travail en « blouse blanche » et comme patiente, ainsi que la compréhension de la familiarité des fonctions. C’était tout un processus !

Claude, à son tour, explique qu’elle a 2 enfants et un papa de qui elle s’occupe beaucoup. Sa question principale est de savoir si elle arrive réellement à accepter la maladie, ou si elle est dans le déni. Elle a toujours eu tendance à voir le côté positif des choses : elle s’est réjouie quand il n’y avait pas de métastases, quand son voyage en croisière était valider, lors de son « nouveau look » alors qu’elle s’est rasé les cheveux avant de les perdre, ainsi qu’en nommant  ses nouveaux amis « Pupuce » et « David » qui l’accompagne partout. Elle. Se démène. Également pour faire des activités plaisantes, notamment un album photo et d’écrire pour sortir les choses. Elle sent néanmoins quelque chose de bizarre, en se demandant si peut-être elle ne veut pas « ressentir le négatif. » Elle ressent également de la culpabilité lorsqu’une collègue de travail lui a dit qu’une autre collègue n’avait pas pris de congé maladie lors de son cancer. Plusieurs personnes sont venues en soutien à Claude pour l’encourager à ne pas se laisser abattre par le commentaire de cette collègue de travail. Nathalie fini avec sa citation de sagesse : « bien faire, laissez braire. »

Martin et Stéphane résonnent fortement avec Claude en ce qui concerne son désir de positivité. Martin estime qu’il n’a « pas le temps pour ça. » Cette réflexion le mène même à repenser le sens de sa vie, et affirme vouloir. Vivre pour ses enfants, sa femme et sa mission encore à accomplir. Stéphane, lui, souhaite construire le positif et cherche quelque chose qui serait déjà là. Ainsi, il a ressenti une certaine frustration à entendre le récit de certaines personnes dans le groupe – il souhaite uniquement se focaliser sur le positif. Nous pouvons aborder la réaction de Stéphane (et les réactions que cela a suscité pour les autres) la semaine prochaine.

 

Les objectifs du groupe de résilience

En attendant, j’explique que l’objectif de ce groupe est de développer la résilience, et qu’il y a 3 stratégies nécessaires pour ceci :

1.     S’écouter et écouter les partages des uns et des autres avec bienveillance, non-jugement et patience. Lorsque des schémas réactionnels surgissent (et ceci est inévitable), je vais intervenir pour

  • comprendre quelles sont nos habitudes relationnelles,
  • abandonner celles qui nous aident pas,
  • cultiver celles qui nous avancent par rapport à notre bien-être, nos buts et. Ceux des autres dans le groupe

2.     Élaborer des techniques, des solutions, des réponses spécifiques aux problématiques pour soi avec pour les autres

3.     Intégrer de nouvelles perspectives et attitudes de vie. Le dynamisme du groupe et ses attitudes d’inclusion et d’acceptation sont transformatrices. Elles peuvent révéler des pistes, des compéhensions et de l’apaisement dans sa vie. Cette dernière étape c’est la plus profonde transition du stress post-traumatique à la croissance post-traumatique, de la maladie à la guérison.

 

 

20.9

 

Personnes présentes : Stéphane, Sara, Martin, Magalie, Alix

Personnes excusées : Nathalie, Farah, Frédéric, Albane

Le moment de silence initial

Sara profite du moment de silence au début des séances. Plus de calme, plus de détente, voudrais le faire plus au quotidien. Martin et Stéphane ont pratiqué la cohérence cardiaque et cela diminue les tensions dans le ventre. Alix, elle, se sentait déstabilisée par les bruits mais au fur et à mesure de sa pratique elle arrive à les inclure dans la méditation et s’en sert même comme outils pour cultiver la présence. Pour Magali, la pleine conscience se fait dans la marche. Elle a réussi, la semaine passée, à faire une marche et changer son état émotionnel négatif en positif. Elle s’est attelée à prendre conscience de ses sensations, les mouvements de son corps et la beauté des paysages.

Relations avec les médecins

Magali voulait remercier Stéphane pour son encouragement à parler avec sa doctoresse des difficultés relationnelles auxquelles elle faisait face avec elle. Magali a eu plusieurs épisodes très désagréables avec des médecins précédents et elle préférait ne plus rien dire pour ne pas relever ces difficultés passées. Toutefois, sa doctoresse actuelle était plutôt réceptive et Magali s’est senti un peu soulagée d’avoir pu aborder ces thèmes avec elle. Elle se sent à présent moins dans une relation uniquement malade-patiente. Elle sent qu’il y a « une personne derrière. »

Alix ne s’est pas senti entendue en France par les médecins. Elle est venue en Suisse se faire diagnostiquée et traitée. Elle s’attendait à des excuses des médecins français pour leurs erreurs/latence au diagnostic mais ce n’est jamais arrivé. Cela fait surgir une grande colère en Sara, qui se rappelle d’erreurs similaires en ce qui concerne ses précédents burnout. Elle voulait leur « faire bouffer du bitume. » Qu’est-ce qui est trop ou pas assez d’empathie avec son médecin ? Stéphane explique qu’il voudrait plutôt un médecin qui est bon technicien, pas sentimental.

Elle décrit ensuite que « la colère sa ronge » et qu’elle souhaitait s’en libérer, tout en espérant que ces erreurs ne soient pas pour rien. Magali et Alix résonnent fortement avec cette aspiration. Sara, pour sortir de ces états de colère essaye de respirer, marcher, réfléchir et savourer le moment présent. Alix essaye elle aussi de s’inspirer des petites choses, le positif du quotidien, prendre le temps, vivre à son rythme pour vivre les étapes de colère, d’acceptation etc. Ce sont des habitudes qui vont à contre-courant de la culture sociétal et donc difficile, mais essentielles.

 

13.9

 

Personnes présentes : Albane, Farah, Stéphane, Sara, Martin, Frédéric, Magalie

Personnes excusées : Nathalie, Alix

 

Introduction

J’ouvre le groupe de résilience en expliquant certains principes :

  • Nous commencerons avec quelques minutes de pratique de Pleine Conscience et compassion.
  • L’espace est ensuite libre pour toutes personnes qui souhaiterais partager son expérience de vie.
  • L’essentiel est de garder à cœur les valeurs de non-jugements et de bienveillance
  • Tout peut être dit – la force du groupe c’est sa contenance, ses résonances et capacité à désamorcer les difficultés.

 

Partages

Albane partage qu’elle a repris le travail progressivement depuis que ça va mieux. En même temps, elle sent qu’elle a besoin d’espace et de ralentir et c’est la raison pour laquelle elle choisit de venir au groupe de résilience. Elle souhaite prendre un temps pour elle lors de son jour de congé.

Farah a beaucoup apprécié les séances précédentes, avant les vacances, et se réjouit de faire partie de ce nouveau groupe. Sa grande curiosité est de s’arrêter, se recentrer, d’apprendre des autres, de voir comment ils se débrouillent et qu’est-ce qu’ils font après le cancer.

Frédéric va bien, il est enchanté des visites quotidiennes à domicile des infirmières. En se rappelant ce plaisir, il sent qu’il prend conscience de l’importance de son existence. Un moment de silence suit cette profonde affirmation joyeuse et sereine.

Magalie a eu un cancer il y a 20 ans, et se retrouve avec un autre cancer maintenant. Suite à des erreurs médicales et des latences problématiques, c’est elle « qui a dû se prendre en charge. » On lui a dit à plusieurs reprises que sa condition était sans espoir. Elle cultive néanmoins l’espoir sans espoir car elle souhaite « vivre le plus longtemps possible » et améliorer son moral. C’est sa raison de venir à ce groupe, malgré qu’elle habite loin.

Stéphane et Sara sont mariés et viennent à Otium car Stéphane à un cancer. Depuis sa jeune enfance, Stéphane a appris à se prendre en main et souhaiterait faire passer l’importance de ce message aux autres. Il considère qu’il y a comme des « dattes sur la table » ou une « bombe à retardement » au milieu du groupe, et que tout le monde peut se servir (des dattes) et désamorcer ses soucis et difficultés (ses bombes) de la vie quotidienne. Sara sent, pour sa part, qu’ils se battent « contre la mort ».  Stéphane ressent que « les proches ont le cancer » car ils vivent la maladie si intimement.

Martin, le dernier à partager, est d’accord avec Stéphane. Il dit qu’il se bat pour sa vie, et dit « je ne laisse pas les médecins gérer ma vie. » Il fait son « team » à côté de la médecine, notamment un suivi avec naturopathie, biochimie, psycho-oncologie, de la lecture et des expériences avec un guérisseur astral. Les médecins sont d’ailleurs surpris de l’évolution positive de son suivi. C’est une grande étape pour Martin de se livrer ainsi au groupe, mais il a confiance et le fait volontiers.